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IVG : un choix intime, encadré et accompagné - blog nobodytoldme
Grossesse

IVG : un choix intime, encadré et accompagné

IVG en France : un droit encadré, des méthodes adaptées et un accompagnement bienveillant.
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IVG : un choix intime, encadré et accompagné

IVG en France : un droit encadré, des méthodes adaptées et un accompagnement bienveillant.
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Savez-vous que l’IVG ne concerne pas uniquement les adolescentes ou les femmes sans enfants ? Quand on parle d’interruption volontaire de grossesse, on pense souvent à des jeunes filles, à des femmes sans accès à la contraception, à un accident de vie. Pourtant, toutes les femmes peuvent être concernées, quel que soit leur âge, qu’elles soient déjà mères ou non. Et ce choix n’est jamais facile. Pour certaines, poursuivre une grossesse est tout simplement impossible, et c’est légitime.

Vous n’êtes pas seules. Et surtout : vous n’avez pas à vous justifier. Une femme déjà mère peut très bien venir consulter pour une IVG, et ce pour de nombreuses raisons. Cela peut être une fatigue extrême liée aux nuits hachées, aux responsabilités qui s’enchaînent, une grossesse vécue comme insurmontable. Cela peut aussi venir d’un contexte familial compliqué, d’une séparation, d’un isolement, de la précarité, de problèmes de santé mentale comme un burnout maternel ou une dépression du post-partum. Il y a aussi bien sûr des raisons médicales, quand la grossesse met en danger la santé de la patiente. Ce n’est ni un manque d’amour, ni une décision prise à la légère. Refuser une grossesse, c’est parfois faire preuve de lucidité, de courage et de responsabilité. C’est penser à soi, à son couple, à sa famille.

Le cadre légal

En Belgique, le cadre légal est clair : l’IVG est autorisée jusqu’à 12 semaines de grossesse, soit 14 semaines d’aménorrhée (c’est-à-dire depuis les dernières règles). La loi impose une première consultation suivie d’un délai de réflexion de six jours. Ce temps, parfois jugé court, est selon moi précieux. Il permet d’être informée, de poser ses questions, de réfléchir dans le respect de sa situation. Dans certains cas urgents, ce délai peut être raccourci, mais s’il peut être respecté, il est bénéfique.

Le premier rendez-vous

Lors de ce rendez-vous, nous allons discuter des antécédents médicaux et chirurgicaux de la patiente : problèmes de santé, médicaments, allergies, grossesses précédentes, accouchements, fausses couches, aspirations… Cela permet de choisir la meilleure méthode adaptée à sa situation.

On vérifie aussi la date des dernières règles, si une contraception est utilisée, s’il y a eu allaitement, et on réalise un examen clinique et une échographie. Cette échographie permet de vérifier que la grossesse est bien située dans l’utérus, qu’elle est évolutive, et de la dater précisément. C’est important car parfois, une patiente vient me voir pour une grossesse non souhaitée, dans le cadre d’une demande d’IVG, et on découvre à l’échographie que la grossesse n’est en fait pas évolutive : elle s’est arrêtée spontanément. Cette vérification est donc essentielle pour proposer la prise en charge la plus adaptée. Ce moment sert aussi à présenter les méthodes d’IVG, leurs avantages, leurs contraintes, et à orienter vers un centre adapté. On parle aussi de contraception post-IVG. Ce rendez-vous peut aussi être l’occasion d’un suivi psychologique ou social, non obligatoire mais fortement recommandé.

Au-delà des 14 semaines d’aménorrhée, l’IVG n’est plus autorisée, sauf danger pour la mère ou malformation fœtale – on parle alors d’interruption médicale de grossesse (IMG).

Les méthodes d’IVG

Il en existe deux :

  • l’IVG médicamenteuse
  • l’IVG chirurgicale par aspiration.

L’IVG médicamenteuse est généralement pratiquée avant 8 semaines de grossesse. Elle consiste à prendre deux médicaments à 48 heures d’intervalle. L’avantage, c’est une méthode plus naturelle, moins invasive, que l’on peut vivre à domicile, à son rythme. Mais elle nécessite une bonne préparation, car elle s’apparente à un mini-accouchement. Il y a des contractions, des douleurs, et il faut bien expliquer comment prendre les antidouleurs. Dafalgan, Buscopan, ibuprofène (si pas de contre-indications digestives). Il y a jusqu’à neuf médicaments possibles pour mieux supporter cette étape. Il faut aussi préparer les patientes à des saignements abondants, et savoir reconnaître une hémorragie (quand le sang coule jusqu’aux orteils et qu’on ne parvient plus à suivre avec des protections). Dans ce cas, direction les urgences, et une aspiration en urgence peut être nécessaire.

La seconde méthode, c’est l’IVG chirurgicale, pratiquée soit en centre de planning familial, soit à l’hôpital. En planning, il n’y a pas d’anesthésie générale, donc ce sera une anesthésie locale : la patiente est réveillée, on anesthésie la zone, on peut proposer de la musique pour l’aider à se détendre. À l’hôpital, avec anesthésie générale, la patiente dort pendant l’aspiration, et ne ressent rien. Certaines préfèrent l’anesthésie locale car on évite les effets secondaires et on peut repartir plus vite après l’intervention. L’IVG chirurgicale a l’avantage d’être rapide, souvent réalisée en une seule étape, et elle permet parfois de poser directement un moyen de contraception comme un stérilet. C’est plus médicalisé, plus intrusif, avec un léger risque d’adhérence (les parois de l’utérus peuvent coller), mais ce risque reste rare avec les méthodes actuelles.

Et après ?

Quelle que soit la méthode choisie, un accompagnement est proposé avant, pendant et après. Une consultation de suivi post-IVG est toujours recommandée : on vérifie que tout va bien, on rediscute de la contraception, on évoque le vécu émotionnel.

Car oui, l’IVG n’est pas juste un geste médical. C’est une expérience humaine, intime. Certaines femmes ressentent de la culpabilité, d’autres du soulagement, parfois de la tristesse, de la colère, ou encore de l’apaisement. Toutes ces émotions sont valides. En parler, c’est essentiel. Avec un professionnel, une association, un proche de confiance. Il existe aussi des groupes de parole.

Tout cela reste bien entendu couvert par le secret médical, et l’IVG est souvent entièrement remboursée.

Personne ne choisit cette voie par confort. C’est un moment de vulnérabilité, mais aussi de force. Vous avez le droit de choisir. Vous serez écoutée, informée, accompagnée, sans jugement.

« L’IVG est légale. Elle est encadrée. Elle est humaine. »

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